Le grand projet du nouveau millénaire!


La nuit dernière, j’ai fait un merveilleux rêve. J’écoutais distraitement la radio lorsque tout à coup un bulletin spécial réveilla mon attention : «Le premier ministre Jean Chrétien convoque les députés et les sénateurs à Ottawa pour l’ouverture solennelle du nouveau Parlement . Il invite également tous les enfants et toute la population à se joindre à leur député pour entendre la lecture du discours du Trône qui, selon les observateurs, dévoilerait le grand projet du millénaire.»

Le grand rassemblement

C’est le branle-bas général dans tout le pays ! Dans les heures qui suivent, des milliers d’enfants accompagnés de leurs parents envahissent la colline parlementaire. En réalité, c’est toute la population qui arrive au parlement de toutes les directions. Du jamais vu dans la capitale ! Vers sept heures du soir, c’est déjà la fête! L’édifice du Parlement, tout revêtu de lumière, accueille cette foule immense avec chaleur et simplicité.

Le discours du Trône

Tout à coup, une vague d’applaudissements gagne la Chambre des communes comme une traînée de poudre . Jean Chrétien s’avance vers le fauteuil du président. Son visage est radieux ! Il est entouré des premiers ministres des provinces et des territoires, de tous les membres de son cabinet et des chefs des différents partis politiques. Puis, dans une atmosphère chargée d’émotions, le premier ministre commence lui-même la lecture du discours du Trône:

«Compatriotes canadiens et, de façon toute spéciale, vous, chers enfants de mon pays, merci d’être venus si nombreux. Je vous apporte une bonne nouvelle : mon gouvernement lance aujourd’hui une vaste campagne nationale de lutte contre les effets néfastes de la pauvreté dans notre cher Canada».

Un tonnerre d’applaudissements, percé de bravos et de cris de joie secoue alors tout le parlement pendant de longues minutes. Puis, avec dignité et fermeté, M. Chrétien réussit à reprendre la lecture de son texte.

« Dès les débuts des travaux de la chambre, nous allons mettre en place les mécanismes nécessaires qui nous permettront de réaliser avec succès ce grand défi national. En travaillant tous ensemble, nous réaliserons d’ici cinq ans les grands objectifs suivants:

Tous les enfants de notre pays seront soustraits aux situations dégradantes de la pauvreté et pourront vivre, grandir et réaliser leurs rêves dans un climat de justice, de paix et de dignité. Nous mettrons en vigueur, pour toutes les familles et pour tous les citoyens, un système de revenu annuel garanti qui permettra aux parents de répondre aux besoins de leurs enfants et à tous les citoyens et citoyennes de vivre dans le respect des droits fondamentaux de la personne humaine.»
Les applaudissements fusent de toutes parts. Les hourras font frémir de joie la lourde structure de l’immense édifice de pierre. Lorsque le calme commence à s’imposer, quelqu’un crie d’une voix forte: «Mais Jean, tout cela est trop beau pour être vrai ! Comment crois-tu qu’il nous sera possible de réaliser ce grand projet dans le contexte actuel d’une économie mondiale?»

«Je comprends vos inquiétudes, cher Monsieur, répond le premier ministre, mais, au Canada, nous partageons maintenant cette conviction que les grandes richesses de ce pays sont un don de la vie et le fruit du travail de toutes les générations. Elles nous ont été confiées pour le mieux-être de tous les citoyens et citoyennes, sans exception! J’ai pleine assurance qu’en développant chez nous une passion véritable pour la justice et pour la solidarité, nous serons capables de réaliser ensemble nos rêves les plus audacieux. Par exemple, nous ne tolérerons plus que tant de nos parents, de nos grands malades et de nos anciens terminent leur vie dans la solitude, la mendicité et trop souvent le désespoir...

Et la réalisation des objectifs que je viens de dévoiler facilitera l’établissement d’une société où la violence sera bannie de nos foyers, de nos écoles, de nos villes et villages. Enfin, nous tendrons la main à tous les pays qui voudront nous joindre dans notre lutte contre la pauvreté. Que Dieu nous vienne en aide !»

La joie délirante d’un pays

Un délire de joie et d’approbation éclate alors comme une bombe. On crie, on danse, on pleure, on s’embrasse. Il n’y a plus de riches ni de pauvres. On se croirait dans une grande fête de famille. Je vois Gilles Duceppe et Elsie Wayne qui y vont d’un pas de valse! Qui aurait pu imaginer pareil revirement! Joe Clark et Claudette Bradshaw ont les bras chargés de petits enfants pendant que Stockwell Day et Alexa McDonough circulent partout pour célébrer avec tout le monde.

Des jeunes grimpent sur les balustrades et font toutes sortes de pirouettes et d’acrobaties autour du trône du président et même jusque dans les galeries de la presse. Dominic LeBlanc, Andy Scott, Yvon Godin, Jeannot Castonguay, Suzanne Tremblay et plusieurs autres députés sont partout présents afin de s’assurer que les pauvres et les défavorisés sont bien de la fête. Des tam tam amérindiens scandent les cris de joie et les applaudissements! Un grand orchestre, installé au milieu de cette vaste enceinte, enveloppe toute la grande famille canadienne de ses plus chaudes mélodies .

Un grand rêve à réaliser

La fête se poursuivit toute la nuit sur la colline parlementaire et dans tout le Canada. Lorsque je m’éveillai, un soleil radieux embrasait la mer et toute la côte de Cap-Pelé. Suis-je donc de retour d’Ottawa? Non, mais ai-je rêvé? Ce n’est pas possible ! Comme les enfants vont être déçus... Je ne peux pas les laisser tomber! J’ai une idée. Avec l’aide des amis, nous ferons appel au premier ministre Jean Chrétien, à tous nos élus, à tous ceux et celles qui ont gardé leur cœur d’enfant. Nous pousserons encore plus loin le grand projet de Louis Robichaud. Bientôt il y aura chances égales pour tous et pour toutes dans ce Canada du troisième millénaire. Ensemble, nous ferons que ce rêve devienne réalité.

Fernand Arsenault

N.B. Pour que ce rêve devienne réalité, je peux :

  • Le faire connaître à ma famille, à mes voisins et amis.
  • Envoyer une courte lettre au premier ministre du Canada pour l’inviter à lancer une vaste campagne nationale de lutte contre la pauvreté. Je peux cosigner cette lettre avec d’autres. v.g. « Monsieur le Premier Ministre. Je souhaite vivement que votre gouvernement lance une vaste campagne de lutte contre les effets néfastes de la pauvreté dans tout le Canada».
  • Écrire ou téléphoner au député de mon comté pour l’inviter à appuyer un tel projet.
  • Prendre d’autres initiatives de mon choix..

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Le Très Honorable Jean Chrétien
Premier ministre du Canada
Chambre des Communes
Ottawa, Ontario, K1A0A6
Monsieur le Premier Ministre

Je vous apporte d’abord mes félicitations pour votre réélection comme premier ministre du Canada . Tous mes bons vœux vous accompagnent pour ce troisième mandat. Mais le but principal de cette lettre c’est de répondre à une invitation que vous nous avez lancée il y a quelques semaines.

Pendant la dernière campagne électorale, vous nous avez demandé de dire ce que nous voulions faire de notre pays maintenant que nous avons éliminé notre déficit et commencé à rembourser notre énorme dette. Vous souhaitiez que l’on discute comment nous allions utiliser nos surplus budgétaires. Le soir de votre grande victoire, le 27 novembre dernier, vous avez terminé votre discours à la population canadienne en promettant que nous allions faire du Canada, tous ensemble, le meilleur pays au monde, pour nos enfants et pour nos petits-enfants. Cet engagement a fait naître en moi plein d’espoir .
Monsieur le Premier Ministre, je réponds aujourd’hui à votre invitation en venant vous faire part d’un merveilleux rêve . Il vous exprimera, je le crois, ce que des milliers de compatriotes souhaitent réaliser dans notre beau et grand pays. Ce texte vous amusera sûrement! Mais il cherchera surtout à vous partager une profonde conviction: nous avons besoin, en ce début du troisième millénaire, d’un grand projet qui invitera tous les Canadiens et Canadiennes à s’unir, à partager et à se dépasser pour donner à nos enfants le meilleur pays au monde.

Monsieur Chrétien, je vous offre mon rêve en toute simplicité. C’est l’expression de mon engagement à travailler avec vous à la construction d’un grand pays où la personne humaine sera sa principale richesse. Je termine en demandant à Celui qui est justice et compassion de répandre santé, paix et prospérité sur votre famille, sur tous les membres du nouveau Parlement et sur notre grand pays.

Fernand Arsenault
Cap-Pelé, N.-B

c.c.: L’hon Paul Martin, M.P..; L’hon. Claudette Bradshaw, M.P; M. Dominic LeBlanc, M.P.