Que vient faire Noël dans ma vie?
«Ah!
Que Noël me pèse sur le dos cette année »! Avez-vous
déjà entendu cette exclamation ? Il est peut-être
temps de sortir de notre timidité et de se dire franchement ce
que vient faire cette fête dans notre vie. J’ai comme le goût
de commencer et de vous partager mes convictions sur ce sujet . C’est
ma façon à moi de vous dire cette parole qui pourrait tellement
transformer nos vies : je vous aime. À
la recherche d’un sens Pour moi, Noël vient d’abord répondre à une très vieille et très importante question : qui suis-je? Ai-je une place dans ce monde? Suis-je digne d’amour? En méditant près de la crèche, j’ai saisi, peu à peu, quelle extraordinaire bonne nouvelle nous apporte ce petit enfant qui sourit entre Marie et Joseph. Il vient me dire : «tu as beaucoup de prix à mes yeux car, le réalises-tu, Dieu s’est fait homme pour que tu deviennes Dieu » . Dans
la personne de Jésus, la Source de toute vie est venue s’insérer
dans notre histoire pour assumer notre aventure, vaincre la mort et nous
entraîner dans un monde de ressuscités, un monde de fraternité,
de tendresse et de solidarité. Voilà une bonne raison d’allumer
les lumières et d’ouvrir la danse. Et ce n’est pas
tout! Suite à son expérience du premier Noël, le Dieu
fait homme a voulu que nous puissions, chacun de nous, revivre sa grande
aventure de l’incarnation. C’est pour ça que chaque
Noël est devenu pour moi très différent. Il y a du
nouveau à chaque année! Ce qu’il y a de nouveau Quand
je m’approche d’une crèche, à Noël, ce
n’est plus Jésus que je vois dans le petit enfant. C’est
moi, c’est toi, c’est chacun d’entre nous! Je deviens
de plus en plus conscient que je suis, que tu es ce fils, cette fille
bien aimée, en qui Dieu a mis la plénitude de son amour
tout-puissant. Cette découverte a apporté tout un changement
dans ma vie. Je suis de plus en plus impressionné et émerveillé
face à la beauté et à la profonde dignité
de chaque personne que je croise sur ma route. Et je prends le temps,
à chaque Noël, de me demander si l’enfant-Dieu que je
suis, et que tu es, a reçu ce qui lui est nécessaire pour
grandir et s’épanouir. Je l’observe afin de découvrir
s’il commence à prendre les traits, les manières et
l’esprit de son Dieu-Père. Ma vision de Dieu La conception que je me faisais de Dieu a beaucoup changée, elle aussi. Autrefois, je trouvais ce Dieu tout-puissant pas mal suffisant et passablement égoïste. Depuis un certain Noël, j’ai compris que ce Papa-Bon-Dieu, comme tous les pères et toutes les mères de la terre, avait pour chacun de ses enfants un très grand rêve. Il souhaite que ce petit enfant de la crèche grandisse et devienne un être autonome et indépendant, capable d’aimer comme Lui, capable de lui ressembler, capable même de faire des choses plus grandes que son Premier-né (Jn 14,12 ) . Cette
découverte a transformé ma vie! Le Dieu que je connais maintenant,
ce n’est plus un Dieu qui écrase, qui brime ma liberté
mais un Père avec un cœur de Mère, qui libère,
qui nous lance sur des sentiers de solidarité et de croissance
illimitée, dans un très grand respect de ma personne, dans
un Amour inconditionnel. Noël : une fête très exigeante Cette découverte de ma profonde dignité humaine a quand même ses exigences. Si je veux atteindre ma vraie stature de fils de Dieu, je dois m’habituer à boire et à me nourrir à la grande source de la Sagesse, de la Vérité, de la Justice. Je dois me laisser conduire par l’Amour selon la tradition de ma nouvelle famille. Je prends conscience que je suis habité, moi aussi, par cette énergie toute-puissante qui a crée l’univers et qui ne demande qu’à transformer mon milieu. Je sais maintenant que la parole qui sort de ma bouche peut, elle aussi, guérir, consoler, ressusciter, donner la vie. Et je m’en sers. Je
vais aussi m’exercer à voir les personnes, les évènements
et toute la création avec émerveillement, bonté,
compassion. Avec les yeux de Dieu! Surtout quand je rencontre une personne
qui me semble, à première vue, affublée d’un
handicap, écrasée par la maladie ou toute autre espèce
de pauvreté et d’injustice. Elle est, elle aussi, comme moi,
un enfant-Dieu, une facette unique et indispensable de cet immense diamant
qu’est la Vie. Une vision mais surtout de l’action Quand
je contemple cet enfant de la crèche, je réalise que j’ai
aussi l’obligation de collaborer à sa croissance, à
son éducation, pour qu’il devienne un adulte responsable,
capable d’apporter sa pierre dans la construction de la Nouvelle
Cité. Car Noël m’invite à devenir, à mon
tour, Joseph et Marie, père nourricier et mère de Dieu(Lc
8,19-21), pour que tous les enfants du monde puissent grandir dans la
sécurité, dans l’amour, dans la paix, dans le respect
de leur dignité d’enfant-Dieu. Ceux et celles qui ont rédigé
la Charte des droits de la personne humaine devaient être pénétrés
de cette conviction. Mais quand la FAO nous dit que six millions d’enfants
meurent chaque année de malnutrition, il faut penser que nous ne
sommes pas encore très convaincus de la dignité de la personne
humaine. Conclusion Vous
allez peut-être me dire : «C’est bien beau tout ça,
mais moi je ne suis pas croyant»! C’est vrai, ça fait
une différence, mais toi comme moi, tu es à la recherche
de ton Dieu, qu’il s’appelle Bonheur! Amour! Vérité!
Justice! Alors, branchons nos vies sur l’Amour et soyons fidèle
à nous-même. Je t’assure qu’on se retrouvera,
tous ensemble, pour célébrer cette Grande fête de
Noël dont nous rêvons tous pour l’univers et pour toute
l’humanité. Joyeux
Noël! Fernand
Arsenault |