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Yvonne à Cléo 3 octobre 1917   Bien cher ami,   Que fais-tu ce soir ? Si tes occupations ne sont pas trop nombreuses, permets-moi de venir te déranger quelques instants. Patiente un peu ce ne sera pas long. Tu m'avais dit de t'écrire si j'avais du nouveau à te dire. J'en ai trouvé un petit bout. Comme tu le sais, on s'était proposé de se marier le seize de ce mois, mais papa me dit que si les bans ne sont pas mis cette semaine, ça pourrait retarder d'une semaine. Pour moi ça ne me ferait pas de différence le seize ou le vingt-trois, mais une fois qu'on aurait fait les préparations pour ce jour, ça dérangerait d'être obligés d'attendre. Comme cela ça dépendra de votre goût et on en parlera si tu viens jeudi. Bonsoir et aurevoir d'une petite amie qui est toujours près de toi par la pensée,   Yvonne